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En tant que gynécologue, on a surtout affaire
à des femmes en bonne santé

Une interview des jeunes reporters du Grand méchant loup avec la gynécologue Gerlinde Treptow

Manif pour l'égalité des sexes

Les études

Comment vous est venue l'idée de devenir gynécologue ?

Le gynécologue est un médecin spécialiste. Au milieu des années 70 (vers 1975), le mouvement de libération des femmes était très important. Les femmes se sont battues pour le droit à l’avortement, contre la violence faite aux femmes et contre le patriarcat. Moi, je me suis engagée dans un mouvement féministe, et à la fin de mes études, c’était clair pour moi, que je voulais faire quelque chose avec des femmes. Et être gynécologue, ça s'y prêtait bien.
On a surtout à faire à des femmes en bonne santé. Elles viennent parce qu’elles sont enceintes ou ne veulent pas le devenir, ou pour un test de dépistage. Mais il y a aussi des patientes atteintes de cancer ou de tumeur. La gynécologie comprend de nombreuses disciplines, c’est donc un travail varié.

À quoi ressemblait votre quotidien ?

Femme médecin au bloc opératoire

Il faut d'abord faire des études de médecine générale et ensuite se spécialiser. Au début, c’était terrible, j’avais vraiment très peur d’être en salle d’accouchement. En général, les accouchements se passent bien, mais quand ça se passe mal, c’est toujours dramatique.

Vous étiez aussi au bloc opératoire ?

Je devais aider au bloc opératoire, parfois j’étais debout pendant des heures avec un masque, un bonnet et une blouse stérile. Il faisait super chaud et il ne fallait pas tomber dans les pommes. Tous les débutants tombent au moins une fois dans les pommes. Moi aussi évidemment.

Vous étiez aussi de service à l'hôpital ?

Femme médecin en service dans une chambre d'hôpital

Oui, dans le service de gynécologie. Je devais expliquer aux patientes ce qu'elles avaient, je parlais beaucoup avec elles et parfois il fallait les consoler.

Vous travailliez aussi de nuit à l'hôpital ?

On travaillait de 7h à 15h. Après, on était au service des urgences. Les nuits de garde à l'hôpital étaient terribles. La nuit, il y a aussi des enfants ou des adultes qui viennent en urgence. Et le matin, à 7h, on recommençait le service normal. On quittait l’hôpital à 15h. Et ça, deux fois par semaine. Donc quand je ne travaillais pas, je dormais. J’ai fait ça pendant deux ans. Après, je n’ai fait qu’un service de garde par semaine. Et quand j’ai terminé ma formation, j’ai ouvert un cabinet.

Le cabinet de médecin

En quoi consistait votre travail ?

femmes enceintes

Les tests de dépistage :

Ces tests sont faits sur des patientes qui ne sont pas forcément malades. L'accompagnement médical des femmes enceintes en fait partie. On contrôle si tout se passe bien.

Les consultations de contraception :

Ces consultations ne sont pas faites que pour les femmes, on les recommande beaucoup aux ados et jeunes filles. La première visite chez le ou la gynécologue consiste souvent en un entretien sans que les jeunes filles soient auscultées. Je donnais des consultations spécialement pour ados, souvent les filles venaient à deux. On ne parlait pas seulement de contraception, mais aussi des règles, des maux de ventre, des premiers contacts avec les garçons. C'était toujours important de mettre l'accent sur le rôle protecteur des préservatifs. Je disais aussi, reviens me voir avec ton copain pour qu'on parle de contraception. Les garçons sont plus ouverts depuis une dizaine d'années et ils posent aussi des questions.

Et puis l'accompagnement des femmes malades

La plupart du temps ces femmes souffraient d'un cancer du sein.

Qu'est-ce que vous aimiez dans votre travail ?

Je voulais faire quelque chose avec des femmes. Et puis le travail était très varié. Le cabinet de médecin se trouvait à Berlin dans le quartier de Kreuzberg, mes patientes étaient des artistes, des actrices, des profs, des femmes qui travaillaient dans le domaine social mais il y avait aussi des caissières de chez Aldi, toutes fréquentaient le cabinet. Et toutes les nationalités étaient représentées, c'était très coloré.

Qu'est-ce que vous n'aimiez pas dans votre travail ?

Femme médecin avec une femme voilée

J'aimais tout. Mais ce que je trouvais plus difficile, c'était toute cette responsabilité face aux gens qui me faisaient confiance, en particulier les femmes enceintes.

Aider à soigner les réfugiés

Entre-temps, Gerlinde est à la retraite et aide à soigner les réfugiés. Elle examine non seulement des femmes, mais aussi des hommes et des enfants. Elle nous raconte comment se passent les visites médicales dans le centre d'accueil.

Interview : Clara, Chloé, Dagmara, Leopold, Manon et Zoé
Dessins : Alica, Chloé et Gaïa
Texte, dessins et photos © Grand méchant loup | Böser Wolf - Février 2016